Un diplôme n’a jamais été le sésame absolu pour devenir pentester. Les parcours de ceux qui exercent ce métier dévoilent un éventail inattendu de formations : cursus informatiques classiques, reconversions bien mûries, certifications techniques pointues. Ici, le recrutement ne se cantonne pas aux détenteurs d’un bac+5 estampillé « sécurité des systèmes d’information ».
Ce que recherchent les entreprises ? Plus que des titres, des profils qui conjuguent maîtrise technique, regard critique et soif d’exploration méthodique. Des voies longtemps considérées comme alternatives gagnent du terrain, portées par la montée des formations courtes, des bootcamps ou des certifications de renom international.
Le pentester, un acteur clé de la cybersécurité moderne
Le pentester incarne aujourd’hui une figure centrale de la cybersécurité. Il évolue sur tous les terrains des systèmes d’information, du réseau interne aux applications web en passant par le secteur industriel. Sa mission : débusquer les failles, anticiper l’intrusion et assurer que les données sensibles restent à l’abri. Fini l’image du hacker solitaire : ici, tout se fait dans un cadre légal, à la demande d’organisations qui veulent des défenses robustes et testées jusqu’au dernier octet.
L’augmentation des attaques et la sophistication croissante des menaces numériques ont bouleversé la perception du métier. Le pentester ne se contente pas d’exposer une faiblesse : il la met à nu, la décortique, et va parfois jusqu’à expliquer comment la corriger. Son talent dépasse la technicité pure : il sait aussi parler risques aux équipes, rappeler que les erreurs humaines restent la porte d’entrée de bien des intrusions.
Des banques à la santé en passant par l’industrie, la demande explose pour ces profils à la croisée de l’analyse technique et de la créativité. Certains se distinguent aussi dans des programmes de bug bounty, repérant les vulnérabilités pour des récompenses, ou s’investissent dans un SOC (Security Operation Center), au cœur de la réponse aux incidents. Les fonctions en cybersécurité s’étendent sans relâche : analyste, consultant, expert réseau… tous luttent pour garder une longueur d’avance dans une arène numérique de plus en plus complexe.
Le secteur cybersécurité avance à toute vitesse, porté par une demande et des enjeux grandissants. Oubliez le modèle figé du « candidat parfait ». Ce qui compte vraiment : comprendre l’architecture des systèmes, s’adapter vite, rester curieux. Les experts les plus recherchés sont ceux qui n’ont jamais arrêté d’apprendre.
Quelles formations et diplômes ouvrent les portes du métier de pentester ?
Le socle indispensable pour devenir pentester : une vraie formation en informatique. Le parcours type commence souvent par un baccalauréat scientifique ou technologique, puis une spécialisation vers un bachelor cybersécurité, un mastere ou un diplôme d’ingénieur. Les écoles spécialisées comme les filières universitaires proposent aujourd’hui des parcours collés aux besoins du secteur. Les cursus du campus cyber, ainsi que les écoles d’ingénieurs, délivrent des titres inscrits au RNCP, garantissant une reconnaissance auprès des employeurs.
Les titres RNCP niveau 6 ou 7 (bac+3 à bac+5) constituent une passerelle privilégiée vers la professionnalisation. Le guide métiers cybersécurité recense un large éventail de possibilités : cursus publics, écoles privées, formations certifiantes, alternance. Ces voies ont en commun l’acquisition poussée de compétences : intrusion, gestion de réseaux, programmation, gestion de projet.
Pour mieux situer les chemins à disposition, voici les principales alternatives de formation vers le métier :
- Licence ou bachelor en informatique, cybersécurité, systèmes d’information
- Mastere cybersécurité, sécurité des systèmes d’information
- Titre RNCP niveau 6 ou 7, reconnu par l’État
- Formation en alternance, un format particulièrement apprécié des recruteurs
Les écoles spécialisées privilégient la cybersécurité offensive, l’audit, la recherche forensique. L’université, elle, apporte un bagage scientifique et théorique solide. Les certifications professionnelles viennent ensuite valoriser le profil des débutants, car dans ce domaine compétitif, la maîtrise des compétences pratiques reste déterminante.
Choisir entre université, école spécialisée ou certifications : comment s’orienter efficacement ?
La voie universitaire se révèle une valeur sûre pour s’ancrer durablement dans le métier de pentester. Les cursus licence, mastere, doctorat en informatique ou cybersécurité forment des profils solides, capables d’examiner la sécurité des SI sous tous les angles. L’université mise sur la méthode, la rigueur scientifique, et mène vers des postes d’expertise ou de pilotage : chef de projet sécurité, chief information security officer.
De leur côté, les écoles spécialisées misent tout sur le terrain. Dans leurs programmes : des cyberattaques simulées, des projets collaboratifs, des immersions au sein du campus cyber. Les titres, généralement RNCP niveau 6 ou 7, facilitent l’intégration rapide dans les entreprises. Grâce à leurs liens étroits avec le secteur, stages et alternance sont monnaie courante : un vrai tremplin vers des métiers comme cloud security analyst ou spécialiste développement sécurisé.
Les certifications professionnelles tiennent aussi une place forte, adaptées aussi bien à ceux qui changent de voie qu’aux passionnés autodidactes. De nombreux organismes proposent aujourd’hui des formations courtes en offensive security, analyse de risques ou machine learning appliqué à la sécurité. L’essor de référentiels métiers permet de cibler précisément les compétences les plus attendues : tests d’intrusion, audits, conduite de projets en cybersécurité.
Face à toutes ces voies, trouver le juste équilibre entre type de formation, besoins du secteur et vitesse d’évolution technologique reste la clé. Sur le terrain, ce sont la spécialisation, la capacité à progresser et le réseau qui ouvrent les portes.
Perspectives, avantages et conseils pour réussir sa reconversion ou son orientation en cybersécurité
Le marché français de la cybersécurité ne connaît aucun répit. L’accélération des usages numériques et l’intensification des attaques expliquent que les salaires d’un pentester se hissent parmi les plus élevés des métiers de la sécurité informatique. À Paris, un consultant cybersécurité ou un analyste SOC dispose d’emblée d’excellentes perspectives de rémunération, avec la possibilité de progresser vers des missions de responsable sécurité systèmes ou de gestion de la réponse aux incidents.
Le secteur s’ouvre largement à des professionnels issus d’horizons divers. On y retrouve autant d’autodidactes mordus de bug bounty que d’ingénieurs réseaux expérimentés, ou d’anciens spécialistes de la défense sécurité nationale. Les formations courtes et certifications ciblées encouragent la reconversion, à condition de s’appuyer sur un socle technique solide et de garder le réflexe d’actualiser ses connaissances face à des menaces toujours en mouvement.
Quelques actions concrètes peuvent baliser le parcours dans la cybersécurité :
- Échanger avec les communautés cybersécurité : forums spécialisés, événements du campus cyber, ou compétitions CTF.
- Multiplier les expériences terrain grâce à des stages ou missions au sein d’un security operation center.
- Rester informé en consultant les guides métiers publiés par des organismes de référence ou les instituts spécialisés.
La cybersécurité n’en finit pas de s’inventer de nouveaux défis et de chercher des profils prêts à s’y frotter. Pour qui veut conjuguer curiosité, adaptabilité et fibre technique, de nombreuses voies restent à tracer, en France comme ailleurs. À chacun de saisir sa chance dans cet univers où l’urgence rencontre l’opportunité.


